La Ciudad Perdida

Quel mystère, celui de découvrir une cite oubliée ! Quoi de plus passionnant lors d’un retour de voyage que de raconter ce type de périple ? La Ciudad Perdida (Cité perdue) disparue dans la jungle au moment de la conquête espagnole, complètement oubliée pendant près de 400 ans, elle ne fut redécouverte officiellement qu’en 1976 lors d’une expédition organisée par le gouvernement colombien.
La Ciudad Perdida, aussi appelée « Teyuna » ou « Buritaca 200 », se trouve dans la majestueuse Sierra Nevada de Santa Marta au nord-est de la Colombie. Il s’agit d’un des plus hauts massifs côtiers du monde.
La randonnée menant à la Cité perdue n’est accessible qu’à pied et propose un des itinéraires de randonnée des plus époustouflant du pays. En 1986, la mystique Cité perdue est déclarée Réserve de la Biosphère et Patrimoine de l’Humanité par l’UNESCO, ce qui en fait un site d’autant plus privilégié et reconnu à l’échelle internationale.

La Cité perdue

Située dans la Sierra Nevada de Santa Marta, la Ciudad Perdida s’étend sur les pentes abruptes de la vallée supérieure du fleuve Buritaca à une altitude comprise entre 900 et 1200 mètres. Le point de départ de la randonnée s’organise généralement depuis « El Mamey », juste après le fameux Parc National Tayrona.

L’ascension jusqu’à Ciudad Perdida dure normalement une journée et demie ; la matinée du troisième jour marque la découverte du site par les randonneurs, avant de reprendre le chemin du retour pour deux jours complets. C’est une randonnée difficile mais réalisable par tout type de randonneur, vous ne parcourez que 5 à 8km par jour, cependant les chemins sont pratiquement toujours sur des pentes très, très abruptes, ce qui rend le parcours plus intense. Effectuer ce trek est une expérience exceptionnelle et nul besoin d’être expérimenté pour le réaliser, les paysages traversés resteront les meilleurs souvenirs.

L’aller-retour couvre environ 44 km même si cela semble beaucoup plus quand il faut escalader, marcher, glisser dans la boue en descente… l’aventure est au rendez-vous !

Cette zone possède un climat humide, la chaleur y est souvent élevée et certaines ascensions peuvent devenir compliquées en l’absence des rayons de soleil, en effet le terrain restant boueux, il ne permet pas une bonne adhésion au sol. Les pluies diluviennes sont aussi très présentes tout au long de l’année. La période la plus sèche et donc la plus favorable s’étend de fin décembre à fin février / début mars.

Cette cité, appelée « Teyuna » par ses habitants, fut construite par les Tayronas. À l’époque cette communauté était le groupe dominant de cette zone. Rattachés à la famille linguistique des Chibchas, ils avaient fondé une civilisation extrêmement évoluée, basée sur une organisation sociale et politique complexe et sur différentes techniques d’ingénierie avancées.

Ciudad Perdida est supposée avoir été fondée vers 800 après. J-C, soit 650 ans plus tôt que le célèbre Machu Picchu. On dénombre environ 170 terrasses dont la plupart servaient à l’époque de fondations pour les maisons, les plus grandes étaient destinées aux cérémonies rituelles. L’entrée ne peut être atteinte qu’après la montée d’environ 1 200 marches de pierre à travers une jungle dense. Les indigènes s’étant opposés à la poursuite des recherches, la grande majorité du site n’a pas pu être mis à jour, cependant nous pouvons imaginer près de 300 villages tayronas répartis sur les versants dont Ciudad Perdida est la plus grande. Certains archéologues la distinguent comme la « capitale » de cette civilisation.

La cité s’est endormie pendant quelques centaines d’années avant de devenir la proie des guaqueros (pilleurs de tombe) au début des années 1970.
La nouvelle ne tarda pas à se répandre, attirant toujours plus de guaqueros et des querelles entre bandes rivales éclatèrent faisant de nombreuses victimes. Lorsque des figurines et des urinoirs en céramique provenant de la cité commencèrent à apparaître au marché local, le gouvernement envoya des soldats et des archéologues pour protéger le site et soulever ses mystères en 1976. Des membres de tribus locales notamment les Arhuacos, les Kogi et les Wiwas, indiquèrent qu’ils visitaient le site régulièrement avant qu’il ne soit découvert mais qu’ils avaient gardé le silence quant à son existence. Selon eux, Ciudad Perdida était probablement le centre politique et économique de la région du fleuve Buritaca et abritait de 2000 à 8000 personnes. Elle fut apparemment abandonnée durant la colonisation espagnole.

Vous l’aurez compris, Ciudad Perdida est un trésor de l’Histoire des civilisations en pleine forêt tropicale qui réclame des efforts physiques tout en gardant les yeux grands ouverts pour y admirer les paysages époustouflants lors du trek. Rassurez-vous, il y a aussi des petits moments privilégiés à savourer au cœur de la Sierra Nevada…

Nuits étoilées depuis votre hamac

Les nuits pendant le trek sont des moments de repos et ressourcement nécessaire pour votre corps et votre esprit. Profitez d’une nuit en hamac pour vous reconnecter à la nature et admirer le ciel qui laisse souvent apparaitre des milliers d’étoiles. Loin des lumières de la ville, la Sierra Nevada vous offre un spectacle en haute-définition.

Le site, grandiose, un haut plateau entouré d’une forêt luxuriante de beauté est fascinant. Le trek de Ciudad Perdida est une expérience hors du commun et la Sierra Nevada de Santa Marta qui l’abrite est un lieu à l’énergie empli de sérénité.

Gardez à l’esprit que les montagnes de la Sierra Nevada sont sacrées pour les communautés indigènes, alors prenez le soin de ne laisser aucun déchet derrière vous et comportez-vous avec respect au sein de ce lieu privilégié.

Vous reviendrez certainement changé, avec ce « quelque chose » de la Sierra Nevada…